MARCEL PETIOT
la rubrique des faits divers : serial killer
Le Fait Divers :
Marcel Petiot naît à Auxerre le 17 janvier 1897. Marcel Petiot est issu de la petite bourgeoisie bourguignonne, son père étant devenu receveur des postes de Joigny. Dès son enfance, il manifeste une grande intelligence – à cinq ans, il lit comme un enfant de dix ans –, et une forte précocité – mais il manifeste des signes de violence : il serait allé jusqu'à distribuer des images obscènes en cours, tirer au revolver sur des chats ou à en étrangler un après lui avoir plongé les pattes dans l'eau bouillante.
Internée à Sainte-Anne pour une pathologie psychiatrique, sa mère meurt lorsqu'il a douze ans.. À dix-sept ans, il est arrêté pour avoir fracturé des boîtes aux lettres, non pour voler les mandats mais pour y lire les lettres et cartes postales. Il n'est pas condamné, un psychiatre l'ayant déclaré inapte à être jugé, estimant qu'il a une personnalité que l'on qualifierait aujourd'hui de « bipolaire », inadaptée socialement et anormale.
Abandonnant ses études de médecine pendant la Première Guerre mondiale, il devance l'appel et s'enrôle dans l'armée le 11 janvier 1916. En 1922, il ouvre un cabinet médical à Villeneuve-sur-Yonne. Élu conseiller municipal en 1925 puis maire en juillet 1926. il est cité devant les tribunaux pour plusieurs délits (fausses déclarations à l'assurance maladie, détournements de fonds). Son avocat, maître René Floriot, lui évite à chaque fois la prison ferme. Révoqué de son mandat de maire, en 1931, il se fait élire conseiller général mais est définitivement privé de tout mandat électif, en 1934, pour avoir trafiqué son compteur électrique. Dès ce moment, plusieurs affaires inexpliquées suscitent des rumeurs, dont la disparition de sa bonne Louisette et l'incendie de la laiterie où est morte Mme Debove, patronne de l'entreprise. Poursuivi par la justice pour divers délits, il part s'installer à Paris en 1933.
À son arrivée dans la capitale, Petiot ouvre un cabinet médical au premier étage du 66 rue de Caumartin - au-dessus d'un magasin d'objets de piété. En 1936, il est arrêté pour vol à l'étalage à la librairie Gibert Joseph, dans le Quartier latin. Il affirme à ses juges qu'« un génie ne se préoccupe pas de basses choses matérielles ». Déclaré aliéné mental, il échappe à la prison mais est interné d'office à la Maison de santé d'Ivry pendant sept mois. La question de son état mental se pose alors : est-il fou ou a-t-il simulé la folie pour éviter la prison ? Un premier expert psychiatre le déclare « délirant et irresponsable » mais un second conclut à « un individu sans scrupules, dépourvu de tout sens moral ». Rendu à la liberté le 20 février 1937, il reprend tranquillement ses consultations.
Le 11 août 194116, il acquiert un hôtel particulier, à Paris, au 21, rue Le Sueurnote. Il y réalise d'importants travaux : il fait surélever le mur mitoyen pour empêcher toute vue sur la cour et transforme les communs en cabinet médical. Lors de fouilles ultérieures, la police découvrira une cave intégralement aménagée comportant : des doubles portes ; une pièce triangulaire équipée d'un judas permettant d'observer l'agonie des victimes après leur avoir administré une dose mortelle de gaz ou de poison, sous prétexte d'un vaccin; un puits rempli de chaux vive.
À partir de 1942, il propose un passage clandestin en Argentine à des personnes craignant d'être poursuivies par la Gestapo. Les candidats à l'évasion sont invités à se présenter chez lui, de nuit, munis d'une valise contenant bijoux, espèces et argenterie. Une première victime disparaît le 2 janvier 1942.. Visant d'abord les personnes seules, Petiot s'en prend bientôt à des familles entières, en leur proposant des « tarifs de groupe ». Le 11 mars 1944, les pompiers sont alertés par des voisins incommodés, depuis plusieurs jours, par des odeurs pestilentielles provenant d'une cheminée de la maison à l'abandon située 21, rue Le Sueur. Ils fracturent une fenêtre et pénètrent dans l'immeuble. Ils sont vite alertés par les émanations et le ronflement d'une chaudière. Descendus dans la cave, ils découvrent sur le sol des corps humains dépecés, dont certains brûlent dans une des deux chaudières à bois d'où provient la fumée.
Lors de perquisitions ultérieures rue Le Sueur, la police découvre au fond de la cour, dans un débarras, des dizaines de cadavres rongés par la chaux vive dans l'ancienne fosse septique, ainsi que 72 valises et 655 kilos d'objets divers dont 1 760 pièces d'habillement, parmi lesquelles : 21 manteaux de laine, 90 robes, 120 jupes, 26 sacs à main, 28 complets d'hommes, 33 cravates, 57 paires de chaussettes, 43 paires de chaussures, une culotte de pyjama d'enfant appartenant au jeune René Kneller, disparu avec ses parents.
Le docteur Petiot est arrêt le 31 octobre 1944. Alors que l'épouse du docteur Petiot et Albert Neuhausen sont accusés de recel et son frère Maurice d'homicide involontaire, le juge Goletti arrivé au bout de son enquête rend une ordonnance de non-lieu. Petiot, que la presse baptise « docteur Satan », est jugé seul, du 18 mars au 4 avril 1946, par la Cour d'Assises de la Seine, pour homicides volontaires avec vol, guet-apens et préméditation. Il lui est reproché d'avoir commis, entre 1942 et 1944, vingt-sept assassinats, dont ceux de douze Juifs et de quatre proxénètes accompagnés chacun de leur prostituée. Durant les auditions, il montre une attitude désinvolte et va même jusqu'à s'endormir. Cependant, l’expertise psychiatrique ne lui décèle pas de maladie mentale. Le docteur Génil-Perrin témoigne « Nous nous sommes mis à trois ; nous n’avons découvert chez Petiot aucun trouble mental et nous avons conclu à sa pleine responsabilité ». Malgré la plaidoirie de six heures prononcée par son avocat, René Floriot, il est condamné à mort pour vingt-quatre meurtres. Le 25 mai 1946, à 5 heures 07, il est guillotiné dans la cour de la prison de la Santé, dans le 14e arrondissement de Paris.
Le Jugement :
Marcel Petiot a été condamné à mort le 4 avril 1946 et guillotiné le 25 mai 1946.
DOCTEUR PETIOT
réalisateur :
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Le Résumé :
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