VOUS NE LE SAVIEZ PEUT-ÊTRE PAS ?
Au début des années 1960, Gérard Oury désire réaliser un film relatant l'histoire vraie du lieutenant de vaisseau Claude André Michel Costa qui, de 1940 à 1942, a coulé plusieurs sous-marins allemands avant de disparaître corps et biens avec son navire transformé en lieu de débauche et camouflé en cargo. Cette histoire lui avait été racontée par des amis officiers de navire. Oury apprend qu'un livre existe sur cette histoire : HMS Fidelity, bateau mystère, écrit par Marcel Jullian et publié en 1956 aux éditions Amiot-Dumont. Il rencontre son auteur en 1962 puis parle du sujet à Alain Poiré, qui accepte de produire le film. Jullian et Oury commencent alors l'écriture d'un scénario s'intitulant Le Cargo de la colère. L'acteur américain Yul Brynner accepte d’interpréter le rôle principal. Le projet reste finalement inabouti.
Après l'abandon du projet du Cargo de la colère, Gérard Oury imagine un nouveau film, s'inspirant de la mésaventure d'un présentateur de la télévision française, Jacques Angelvin, qui fut arrêté aux États-Unis en 1962 au volant d'une Buick Invicta provenant de France et dans laquelle plus de cinquante kilogrammes d'héroïne pure avaient été dissimulés. Lors de son arrestation, la voiture ne contenait plus la drogue et Angelvin clama d'abord son innocence en prétendant avoir été dupé. Il fut pourtant prouvé que la voiture du français avait bien servi à transporter la drogue depuis Marseille jusqu'aux États-Unis et qu'il avait touché dix mille dollars pour cela. Plaidant coupable lors de son procès, le présentateur de Paris-Club fut incarcéré pendant cinq ans. Cette arrestation est un des épisodes du démantèlement de la « French Connection ».
Après la projection des épreuves (rushes) des deux premières semaines de tournage, de Funès trouvant qu'il n'était pas assez présent à l'écran fera une « grève du masque» pendant près de 24 heures. Gérard Oury indique dans ses mémoires qu'il reconnait dans le film l'endroit où de Funès effectue cette « grève », mais le réalisateur reste muet sur l'instant précis dans le film. Oury imagine alors la célèbre scène de douche, où l'acteur compare sa musculature avec celle d'un « grand balèze », l'ex-catcheur Robert Duranton. L'idée lui est inspirée par une rencontre étonnante faite lors d'un voyage en Italie « ... J'avais rencontré à Capri un couple étrange, lui : un homo maigrichon américain, ridaillé mais milliardaire, elle : un colossal biquet français culturiste ! L'opposition physique entre ces deux êtres dépassait les limites de la bouffonnerie ».
La 2CV était équipée de 250 boulons électriques afin qu'elle se disloque au moment voulu. Cette scène, la dernière tournée, le 7 décembre 1964 sur la place Sainte-Geneviève à Paris, fut peut-être inspirée à Oury par sa « rencontre » cinématographique avec Bourvil sur le tournage du Miroir à deux faces. Dans ce film dramatique d'André Cayatte réalisé en 1958, Bourvil au volant de sa 2CV est percuté par Gérard Oury, acteur mais aussi coscénariste du film, au volant d'une grosse américaine. Le plan est particulièrement complexe, puisque la 2CV maintenue par 250 boulons doit se désintégrer sous le choc d'avec la Bentley, ce qui ne peut être filmé qu'une fois.
|
Deux jours avant le début du tournage, le 29 août 1964, un samedi soir, le fils de 16 ans du premier assistant « emprunte » la Jaguar verte que Louis de Funès devait utiliser et la détruit dans un accident. En conséquence, beaucoup des scènes de l'acteur ne pourront être filmées qu'après l'arrivée d'une voiture de rechange, « repeinte à toute vitesse de couleur verte », des jours plus tard.
Bourvil improvise la remarque « Elle va marcher beaucoup moins bien forcément » sur le moment, provoquant un fou rire chez de Funès, qui a tout de même l'intelligence de tourner la tête pour le cacher et ainsi ne pas gâcher cette prise si complexe.
La Critique de SevenArt
L’IMPRESSION D’ENSEMBLE
|
L’HISTOIRE
|
LE JEU
|
LE RYTHME & LA MUSIQUE
|
LES DÉCORS & LES EFFETS SPÉCIAUX
|
La critique n’engage que celui qui la rédige et peut-être aussi celui qui la lit.
Et n’oublions jamais que
« Pour faire un bon film il faut trois choses : une bonne histoire, une bonne histoire et une bonne histoire. » Jean GABIN
Proudly powered by Weebly