SYNOPSIS
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VOUS NE LE SAVIEZ PEUT-ÊTRE PAS ?
Le metteur en scène François Ruffin explique dans quel contexte et pour quelles raisons est né son documentaire Merci patron ! : "En tant que journaliste pour différents supports, cela fait plus de seize ans que je couvre les fermetures d’usines. Vivant à Amiens, j’ai vu de nombreuses entreprises cesser leur activité, des gens occuper leurs locaux syndicaux, rencontré des personnes désespérées songeant à ouvrir leur bouteille de gaz. En abordant régulièrement ce sujet, j’ai été amené à croiser la route de Bernard Arnault et à dénoncer ses agissements. Il me restait encore pas mal de choses à dire mais j’avais envie de changer de support et de registre. J’avais déjà abordé le cinéma, réalisé deux trois choses pour le net et donc l’idée de faire un film s’est concrétisée."
Pour témoigner de ces drames sociaux, François Ruffin a fait le choix de l'humour. Un choix à mettre en parallèle avec les questions suivantes : comment, lorsque l’on traite au quotidien ces drames sociaux, se remobiliser et remobiliser les autres ? Comment continuer à être habité par un sentiment de révolte alors que ces fermetures sont devenues l’ordinaire ? Pour le cinéaste, l'humour représente une voie à explorer pour justement casser ce côté "banalisation des drames sociaux" et pousser à l'action.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser étant donné leur situation de forte pauvreté, il n'a pas été difficile pour François Ruffin de convaincre le couple Klur de « jouer le jeu », comme il en témoigne : "La première fois que je rentre chez eux, on tourne déjà. Pour une raison qui est presque une mauvaise raison. Ils sont tellement dans la merde qu’ils n’ont plus rien à perdre. Ils ont confiance en Marie-Hélène Bourlard qui, par ailleurs, a confiance en moi. Comme le début d’une chaîne de solidarité. Une fraternité qui se met en place dans l’action et non pas dans la théorie."
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La Critique de SevenArt
L’IMPRESSION D’ENSEMBLE
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L’intérêt du documentaire est réellement al mise en scène organisée pour tenter de sauver la famille Klur de sa misère. Si l’idée générale est évidente, on ne comprend pas toujours tout ce que les protagonistes disent (manque de sous-titre), notamment parce que les prises de son sont parfois aléatoires. « Merci Patron ! » reste un ovni cinématographique, même au pays des documentaires, tant pas son réalisme que par l’importance pour les protagonistes de l’issu de leurs manœuvres. |
Le film dure 1h23. On aurait pu allonger un peu la durée en prenant un peu de hauteur pour expliquer aux non avertis le contexte général de la région du Nord, de l’empire de Bernard Arnault et éventuellement présenter un peu plus le personnage principal, François Ruffin lui-même. On est vraiment parachuté sur le terrain. Ruffin change de casquette régulièrement pour devenir le fils de la famille Klug, ce qui peut accentuer le sentiment de perdre un peu le fil. Le documentaire est dense, saccadé, rapide. |
Et pour la musique, Loïc Antoine et son « Petit Âne sur la Route », une belle chansonnette d’ouvrier revendicateur. La musique qui colle parfaitement avec l’idée du documentaire, de mettre Bernard Arnault face aux conséquences sociales et humaines de ses actes. Et bien sûr on ne pouvait pas concevoir ce film sans le tube des Charlots « Merci Patron ! ». |
Les décors sont variés car on passe de l’AG de LVMH avec son luxe et son faste, à la maison plus humble et modeste du couple Klug, qui est à 2 doigts de la perdre, justement. Les décors sont variés et le film débute même directement dans la salle de bain de François Ruffin, sans pudeur, tout comme le couple Klug qui n’hésite pas à laisser entrer le spectateur, comme LVMH dans son intimité, son salon, son jardin. François Ruffin nous emmène là où se prennent les décisions relatives à son combat, jusqu’à nous faire passer pour une petite souris et ne regarder que par le petit trou de la caméra cachée. |
La critique n’engage que celui qui la rédige et peut-être aussi celui qui la lit.
Et n’oublions jamais que
« Pour faire un bon film il faut trois choses : une bonne histoire, une bonne histoire et une bonne histoire. » Jean GABIN
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